Parcours de femme Courrier de l’Escaut mars 2015

« Dans le monde moderne il y a une course à l’avoir qui est une fausse piste »

Catherine Berte 
Courrier de l’Escaut mars 2015

Ce dimanche, au «Jardin des pensées » à Ath (10h), Cathe­rine Berte va évoquer son parcours de femme à l’occasion de la journée internationale de la femme. « Je ne vais pas évoquer uni­quement la psychanalyse corpo­relle » explique ­t­elle. « Mais c’est clair que sans elle, je serais restée doc­teur en sciences. Tout mon parcours part d’une insatisfaction. J’étais jeune maman, je travaillais en labo­ratoire. Je bossais comme une dingue. Mais quelque chose en moi n’était pas satisfait. À l’époque, je tra­vaillais sur le cancer et je voulais sauver l’humain du cancer. Mais très vite, on se rend compte que la re­cherche, ce n’est pas cela. C’est une course aux publications, une course à la reconnaissance et à la réussite… »

Après une thèse de doctorat, elle est vite devenue professeur de génétique en faculté. « J’ai un bon goût de cette expérience-là, mais il y avait une insatisfaction d’être. »
« Je me suis mise alors en recherche dans différentes directions, en lisant beau­ coup : c’est quoi vivre, c’est quoi s’épa­nouir ? Je rencontre fortuitement un auteur qui me touche, Bernard Mon­taud. Il est aussi fondateur de la psy­chanalyse corporelle. Quelque chose me fascine dans ce qu’il transmet et j’ai voulu découvrir sa technique. Après une session de découverte, j’ai eu conscience que c’était cela que je cherchais. Je me suis formée durant cinq ans avant d’ouvrir un cabinet. »
Aujourd’hui, Catherine Berte est loin des laboratoires. Mais elle dit toujours aider l’humain. « Aider l’humain, c’est davantage aider l’humain à mieux vivre que de vouloir le sauver du cancer. Le can­cer, c’était peut­-être aussi un peu ce que je vivais : trop de tête et pas assez de cœur.»

Mais a ­t­elle atteint le bon équi­libre, entre le cerveau et le cœur ? « C’est toujours une recherche. Le cer­veau se met au service de ce que sent le cœur. Tout reste toujours à faire dans la vie. Et cela à vie.»

Ce dimanche, Catherine Berte va évoquer ce parcours entre femme de sciences et femme d’accompagnement, mais aussi femme maman et femme épouse ou compagne.

«L’insatisfaction provient du fait que nous sommes rétrécis par la construction de la personnalité, et du fait qu’il reste intimement une trace de cela. La réussite matérielle, sociale et affective n’est pas tout. Il reste une insatisfaction d’être. Il y a la femme maman, la femme amante, la femme professionnelle, mais aussi la femme inspiratrice, c’est­ à­ dire la femme en lien avec la vie ; c’est la femme de foi : foi en la vie, foi en ce qu’on veut, mais il y a quelque chose qui est porteur de la suite. Être, ce sont les quatre choses à leur place. Dans le monde mo­derne, il y a une course à l’avoir qui est une fausse piste qui crée beaucoup de désarroi, non seulement parce que la crise économique nous laisse dans l’impossibilité de continuer cette course, mais parce qu’il y a une er­reur de visée dans l’avoir.» F.H

La mémoire du corps

La psychanalyse corporelle est une «technique d’investigation» qui permet de revivre corporellement le passé à travers sept couches de mémoire et «d’assister psychiquement aux films de nos différents traumatismes» (source : www.berte-psychanalyste-corporelle.be) : le traumatisme primaire de la naissance et trois autres traumatismes secondaires qui ont eu lieu au cours de la petite enfance, de l’enfance et de l’adolescence. La psychanalyse corporelle sollicite la mémoire du corps. Elle repose sur le principe du « lapsus corporel».

Catherine Berte (qui habite à Tongre-Notre-Dame), docteur en sciences et professeur de génétique, a découvert la psychanalyse corporelle voilà une trentaine d’années.

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