A quoi je sers? Le transgénérationnel en psychanalyse corporelle

PUBLIÉ LE  PAR CATHERINE BERTE

Sur la piste de la mission de vie

Bonjour à tous,

Ça y est mon livre « A quoi je sers ? Le transgénérationnel en psychanalyse corporelle » est sous presse !!!

Une émotion particulière m’anime maintenant : « Qu’allez-vous en penser vous, vous qui me suivez maintenant depuis près d’un an dans mes newsletters ?»

( Ceux qui ont manqué les premiers épisodes retrouveront l’intégral ici)

Dans ce livre je vous emmène dans l’univers de la psychanalyse corporelle qui est intense et secouante parfois… j’amène un éclairage nouveau sur nos transmissions familiales grâce à cette recherche si particulière par le corps. J’y présente aussi de nombreux témoignages concrets. 

Voici les retours de mes premiers lecteurs…

« Bonsoir Catherine 

Je termine ma lecture attentive… j’ai pris énormément de plaisir à lire ton livre que je trouve passionnant, et bien écrit…Ton apport est un réel plus pour la communauté, il apporte vraiment quelque chose d’innovant dans le champ du transgénérationnel. Cet ouvrage s’articule aussi à d’autres notamment celui de Bruno Clavier… »

Pierre Ramaut, Psychanalyste, psychanalyste transgénérationnel et sophrologue. 

Fondateur de Généasens

« Ce livre m’a fait apparaitre à quel point des moments vécus dans l’enfance, dont nous n’avons plus conscience, influencent encore nos vies aujourd’hui; comment ils peuvent être à l’origine de comportements récurrents, de freins que l’on s’impose et qui nous empêchent de devenir tout simplement un être épanoui et plus libre.

C’est intéressant d’en avoir conscience lorsque, dans le cadre d’un travail social, lorsqu’on est appelé à agir comme éducateur, …. on rencontre des jeunes ou des adultes au comportement « difficile ». Ils sont surtout abimés par la vie et le comprendre peut changer la qualité de la relation.

J’ai été frappée par le langage à la fois simple et précis, par les références scientifiques ainsi que les nombreux exemples qui rendent sa lecture très accessible. »

Nadine Cuvelier, Enseignante retraitée, 

engagée bénévole dans des associations culturelles et socioculturelles. 

Formatrice en animation de groupes.

Ce parcours de 20 ans m’a emmenée dans les mécanismes de transmission familiale et surtout devant l’incroyable réconciliation qui a lieu, immanquablement, devant mes yeux lorsque le corps a tout livré de l’innocence de l’enfant mais aussi de l’innocence du bourreau de notre histoire ! Si si ! Un jour tout prend sens dans ces événements qui ont forgé notre personnalité et tout s’apaise !

Lorsque l’on est en face de cet héritage transgénérationnel, on est alors devant une promesse faite par rapport aux aïeux ( de nombreux cas remontent à deux ou trois générations ). 
Dans cette mise en paix, tout notre présent et tous nos blocages prennent sens dans une véritable perception de notre place unique, de notre mission de vie pour résoudre la lignée et son mandat transgénérationnel !

Dans la newsletter 3 je vous présentais le témoignage d’Elise sur les 8 niveaux de séance en psychanalyse corporelle. Cette fois-ci plongeons dans le vif du sujet et abordons le transgénérationnel en psychanalyse corporelle… 

Je vous dévoile un extrait de mon livre 😉

« … Je ne peux que souligner la convergence des observations sur les non-dits familiaux en psychanalyse corporelle avec les secrets de famille énoncés par B. Hellinger et S. Tisseron. 

L’enfant, malgré lui, a accès aux secrets cachés et aux fonctionnements tacites de la famille. Soit il s’y oppose, soit il les fait émerger au grand jour. Inévitablement l’adulte dès lors mis à mal, va imposer sa loi et faire rentrer l’enfant dans les modalités familiales, installant des conflits intérieurs qui conditionneront implicitement tous ses comportements.

Dumas parle de l’enfant télépathe dans une activité mentale qu’il nomme « originaire » par laquelle le bébé considère le sein comme une partie de son propre corps, car avant que l’enfant ne parle, avant la constitution du « je », le tout-petit ne dispose pas encore d’un appareil psychique clos et séparé des autres (Dumas, 2000)

Dolto dans un entretien avec A.A Schützenberger a dit : «… Les chiens et les enfants savent tout ce qui se passe dans une famille ».

L’enfant serait donc naturellement connecté à l’intériorité, aux émotions aux tracas ou aux enthousiasmes de ses proches et les recevrait dans une transmission subconsciente. 

Aujourd’hui, en psychanalyse corporelle, nous disposons de plus de 1500 dossiers, représentant plus de 150 000 séances de psychanalyse corporelle mettant en évidence la mémoire du corps. L’étude de ces cas fait émerger deux types de transmission familiale : 

1° Le « transgénérationnel  horizontal ou factuel » parce que la transmission s’établit par les faits, dans un bain de comportements usuels et d’exigences dans lesquels, un jour, l’enfant ou l’adolescent a été plongé. Je le nomme donc horizontal car il se constitue dans un niveau contemporain de l’enfant dans ses contacts directs au quotidien.

Serge Tisseron parle de transmission intergénérationnelle pour ces cas de figure.

 2° Le « transgénérationnel vertical ou inscrit » je le nomme ainsi car l’adulte ignore lui-même être sous influence d’un traumatisme transgénérationnel, il transmet inconsciemment des fonctionnements et tabous familiaux, confrontant l’enfant à une impasse. Il les a hérités d’une lignée familiale verticale. 

Aujourd’hui je vous propose de rester sur le transgénérationel horizontal et pour éclairer cette transmission, je prendrai l’exemple de Yolande : 

Yolande, une petite fille de deux ans et demi, joyeuse, joueuse, très vive, enfreint un interdit et rejoint sa maman devant la maison sur le trottoir. Son grand frère la reconduit à l’appartement en montant l’escalier avec un sourire, il dit : « Tonton, il a dit à maman qu’elle était belle ! »

Il voit que ça ne plait pas à sa sœur et répète en la narguant.

La petite s’énerve, ce n’est pas normal… Elle aime que les choses soient à leur place, en ordre. Elle va prouver que cette famille est en ordre et qu’on s’aime normalement.

Elle ramène un trésor de maman, un coquillage qu’elle a gardé d’un voyage où ils n’étaient que tous les deux, papa et maman. C’est si rare, si exceptionnel !

Les enfants se battent et le coquillage se brise et quand la maman arrive, elle gronde Yolande. 

Excédée de n’être pas reconnue, la petite s’écrie, « Ben je vais tout dire à papa… Toi et tonton, je vais le dire ! »

Alors, la maman panique et va réduire la petite Yolande au silence… Elle perd le contrôle, ouvre violemment l’armoire de sa chambre. Elle la soulève, l’allonge sur une des planches et ferme la porte. « Tiens ! Tu vas te calmer ! ça va te calmer ».

Plus Yolande s’agite, plus elle manque d’air. 

Elle s’accroche au petit bout de coquillage dans la main. 

Elle témoigne : « Je combats, longtemps, courageusement. Je me re-motive, je tiens… Et puis… et puis je n’en peux plus, le corps s’en va ! C’est trop dur, je vais mourir. Je n’ai pas le choix ! Je vais partir dans le Néant. Et puisqu’il n’y pas de solution, je ne peux qu’accepter…Il faut bien que je retrouve ces yeux de maman ! Quand maman me sort de l’armoire, elle a paniqué de ne plus m’entendre… Et moi j’ai besoin de ses yeux doux, ses yeux de maman sur sa petite fille !

Alors j’ouvre la main doucement !

C’est moi qui l’ouvre et je tends comme je peux cette main dans sa direction. Qu’elle voie, qu’elle voie la blessure, le sang ! Que son cœur de maman revienne ! Alors je vends, je vends tout ce qu’il me reste du sacré de mes parents ! Je vends ce bout de coquillage. Je le vends pour la rappeler à moi… Et ça marche !

Elle voit ! Elle revient ! Elle voit sa petite fille blessée, et elle revient.

Elle fait vite. Tout va très vite. Elle se reprend, me reprend. 

Il ne faudra rien dire. Rien ne s’est passé ici.

Maman me dit : Tu as fait un bêtise Yolande. Allez, on ne dira rien à papa ! Il ne faut pas lui dire, il serait fâché et c’est fini… d’un ton léger, presque gai.

Alors moi je ne serai plus jamais la petite fille curieuse et gaie… non, je n’irai plus jamais vers l’autre et je me tairai ! »

Dans les moments d’intensité de la séance, les éléments suivants ont pu ré-éclairer ce drame de la maman.

La maman est issue d’une famille de labeur. Elle a rencontré le clan T, cette famille bourgeoise, c’était l’espoir d’une réussite, d’une sécurité. Elle y croyait tellement ! Dans cette vie de labeur son mari, toujours au travail, la délaisse. Elle a eu un jour besoin de la tendresse de l’oncle… elle ignore elle-même si les deux ainés, les jumeaux, sont nés de cette relation ou non. 

Aujourd’hui, elle sauvegarde la façade familiale et tout cela ne peut surtout pas émerger car elle se sent coupable et veut sauver son couple.
Depuis elle porte de surcroît la culpabilité de cet instant avec sa fille qui a frôlé l’étouffement. Elles sont rentrées toutes deux dans un fonctionnement de façade, distant.

Yolande dans son revécu est profondément touchée par l’innocence de la petite et de sa maman. Libérée par le sens qu’elle perçoit, elle confie :

« Et je repense… sa mort, il y a 10 ans. Elle est partie d’un cancer du poumon. Je ne comprenais pas cette maladie où elle étouffait, et cette sensation qu’en partant, elle me donnait ma place.

Et c’est vrai, jusqu’à sa mort, c’est moi qui étouffais, j’avais des attaques de panique… quand elle est morte quelque chose s’est posé en moi. Comme si elle partait avec mes étouffements, elle les emmenait, elle me léguait son énergie… Toute cette vie de la petite fille. La confiance, je peux la retrouver dans ma vie ! ». 

… confrontant nos études à ce modèle très pertinent du psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron, pour qui le traumatisme vécu et caché en première génération peut ricocher sur les générations suivantes, transformant l’indicible du porteur en innommable à la seconde génération puis en impensable à la troisième, j’observe qu’en psychanalyse corporelle, les analysés découvrent assez régulièrement un indicible personnel (violence, abus, inceste, tentative d’avortement, bâtardise) qui, en poussant plus avant par le corps sans commentaire, donne accès à l’événement racine transgénérationnel puissamment impactant, l’impensable ! »

Pour étayer encore cette réflexion, il me faudra vous présenter le transgénérationel vertical… Je vous propose de garder cela pour notre prochain rendez-vous de la newsletter numéro 5…

Néanmoins si vous êtes impatient d’en savoir plus sur mon livre, je vous donne rendez-vous dans la page de commande ci-dessous ou lors de mes conférences-dédicace à Ath, Bruxelles, Namur, Paris, Liège, La Louvière, Lille, Mons, Tournai, Nivelles et bien d’autres encore car le calendrier s’étoffe en continu. 

Dans les prochaines lettres nous mettrons le cap sur l’héritage transgénérationnel depuis le revécu de psychanalyse corporelle, puis sur les traumatismes constructeurs de la personnalité. Notre objectif sera de percevoir comment ces traumatismes nous mettent aussi sur la piste de notre mission de vie !

PUBLIÉ DANS  ARTICLES

LAISSER UN COMMENTAIRE Connecté en tant que Catherine BerteDéconnexion ?COMMENTAIRE

1 réaction sur “ A quoi je sers? Le transgénérationnel en psychanalyse corporelle ”

  1. DRESE Murielle Réponse

    Bonjour,
    Je souhaiterais assister à votre conférence de Namur, le 23/11/2022.
    Pourriez-vous m’en dire plus .
    Lieu exact ?
    Participation ?
    Merci déjà.
    Bien à vous,
    M. DRESE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *