Le corps pour expliquer sa vie

Le corps pour expliquer sa vie 

Catherine Berte 
Le Courrier de l’Escaut février 2008

La crise de la quarantaine est un magnifique rendez-vous pour savoir qui nous sommes vraiment.
Interview de Catherine Berte par Francis Hostraete 

(19 Février 2008)

« Mon parcours scientifique a forgé mon approche de la psychanalyse corporelle, par sa rigueur, sa précision, sa curiosité aussi… La psychanalyse corporelle requiert des dispositions identiques. Et aujourd’hui donc, j’ai le sentiment d’être là où jevoulaisêtre,en vivant pleinement des notions d’aide, de soulagement pour les autres et d’émerveillement sur l’humain…

Docteur  en sciences, Catherine Legrand voulait soulager la souffrance humaine.  Aujourd’hui, le credo de Catherine Berte est identique.Des études secondaires au  Collège Saint-Julien d’Ath, un doctorat en sciences, un travail comme  chercheur à l’ULB, au laboratoire de cancérologie virologie, et un cours de  génétique au CUNIC. La première partie du parcours de Catherine Legrand est  aussi un résumé de son ambition première : travailler au service de  l’humanité. «Mais il me manquait quelque chose… La dimension  d’exister… »«Mon parcours personnel me  fait alors rencontrer Bernard Montaud, le fondateur de la psychanalyse  corporelle. C’est le moment où je me disais : « que vais-je faire de ma  vie finalement ? », avec un questionnement personnel typique de ce qu’on  appelle souvent la crise de la quarantaine. Mais pour moi, c’était plus tôt.  On se rend compte que quelque chose ne va pas. Je ne vivais plus. On a une  maison et des enfants, mais que fait-on de sa vie?»«Mon parcours scientifique a  forgé mon approche de ma nouvelle expérience professionnelle, par sa rigueur,  sa précision, sa curiosité aussi» poursuit Catherine Berte. «La psychanalyse  corporelle requiert des dispositions identiques.»«Et aujourd’hui donc, j’ai le  sentiment d’être là où je voulais être, en vivant pleinement des notions  d’aide, de soulagement pour les autres et d’émerveillement sur l’humain.»La psychanalyse corporelle  repose sur le principe de «lapsus corporel» : il s’agit d’aller chercher les  événements clés du passé qui ont mis en place le scénario personnel, sur base  de quatre traumatismes : la naissance, la petite enfance, l’enfance et  l’adolescence. «Il s’agit donc de faire émerger le subconscient en  utilisant ce que nous appelons des lapsus physiques, par analogie aux lapsus  verbaux.»Cette rencontre avec le  subconscient se réalise à travers des séances d’une heure trente environ,  dans un «lâcher prise» croissant. «Le principe repose sur le fait que le  corps a une mémoire des événements qui nous ont formatés, événements que l’on  peut revivre alors qu’a priori, nous n’en avons pas de souvenir. La technique  est née d’expériences vécues lors de séances d’ostéopathie crânienne, séances  durant lesquelles on a observé des sursauts chez les patients.»Les séances se déroulent  durant des sessions de trois à cinq jours, à raison d’une le matin et une  l’après-midi. Elles ont lieu en groupe. «Le groupe donne une force  particulière d’engagement et de pardon….»Retrouver son passé via la  psychanalyse corporelle n’a aucun sens, si ce n’est pas pour améliorer son  quotidien, son présent. «C’est important, car on risquerait alors de vivre  uniquement dans le reproche. L’important finalement, c’est de mieux se  connaître.»Les gens vont consulter un  psychanalyste corporel sur base d’un mal-être général. «On se dit qu’on  est plus grand que l’expérience vécue veut bien le montrer. Les gens veulent  en quelque sorte se réconcilier avec eux-mêmes. Attention : la psychanalyse  corporelle n’est pas une thérapie et nous n’accompagnons aucun cas médical.  Il faut être prêt à pouvoir voir ses plus grandes horreurs pour redonner un  goût à sa vie. Le mal-être est caractéristique de la crise de la quarantaine  ; on parle de crise, mais c’est un magnifique rendez-vous pour enfin trouver  et savoir qui nous sommes vraiment, et devenir libres du passé. La crise de  la quarantaine, c’est aussi et surtout un besoin de vérité : « à quoi je  sers? »…»Francis  HOSTRAETE

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